Réunion de concertation avec les femmes africaines, bénéficiaires de notre projet
Vendredi 26 juillet, première rencontre avec les femmes africaines tisserandes de l’Association pour la Protection de l’Enfance et pour la Promotion de la Femme (APEPF), notre partenaire local. Sous un soleil de plomb, nous rejoignons la cour d’APEPF où nous attendent une quinzaine de femmes. Abritées à l’ombre d’un arbre, nous formons un cercle.
Cette réunion a lieu tous les vendredis et rassemble les femmes du groupe Fil d’APEPF. Des femmes africaines de tous âges qui se sont constituées au sein d’une association pour s’épauler dans leur métier, notamment dans la constitution de stocks de matières premières. La réunion est animée par Alice, présidente de l’association.
APEPF fut créé il y a 8 ans, à l’initiative de Stefano et de son association milanaise Io Mundo, un italien amoureux du Burkina Faso et conscient de la nécessité de soutenir les femmes dans leurs activités. APEPF regroupe aujourd’hui une soixantaine de femmes africaines réparties en 6 groupes : la prévention contre le paludisme, le micro crédit, le bois, le fil, les céréales et le parrainage. Chaque femme exerce son métier de manière autonome. Elles se réunissent pour faire face aux difficultés d’approvisionnement, échanger leurs savoirs, et mettre en place des actions de sensibilisation. « L’union fait la force », comme dirait l’autre.
Les femmes membres d’APEPF devant l’entrée de l’association
Aujourd’hui, nous nous intéressons au groupement de fil, les femmes tisserandes. Elles se présentent une à une timidement, bredouillant un français pour certaines, en Moore (langue officielle de la région centre du Burkina Faso) pour la plupart. Alice fait la traduction tout au long de cette entrevue.
Portrait de femmes africaines tisserandes du groupe fil d’APEPF
Charlotte, une jeune femme d’une trentaine d’années, prend la parole en français. Elle représente le groupe de femmes tisserandes et s’occupe de l’approvisionnement en matières premières (fils et colorants). Elle fait le bilan de la semaine qui vient de s’écouler et nous fait part des chiffres clés.
Une semaine sans réel problème. Chaque femme est capable de produire jusqu’à 20 pagnes par mois. Ces 6 derniers mois, les femmes du groupe ont totalisé une somme de 49 500F CFA (environ 75€) de bénéfice sur la revente du fil. Elles semblent plutôt satisfaites de leur gain.
Arrive le tour d’Afrika Tiss de présenter ses activités et les programmes de formation. Les femmes tisserandes écoutent attentivement. Très vite les questions fusent, l’intérêt est palpable.
Certaines contraintes sont avancées, dont la plus importante : la prise de décision conjointe avec les maris, l’opinion des maris étant une donnée indispensable pour qu’elles puissent envisager une implication quelconque en dehors du foyer.
Nous évoquons la rémunération des bénéficiaires des formations. Toutes sont conscientes de devoir envisager une rétribution pour les autres femmes de l’association. L’équité entre les femmes est fondamentale au sein de leur regroupement, ce afin d’éviter de créer des jalousies.
Eclats de rire, échanges passionnés, interventions animées, cette première rencontre est riche en discussions et témoigne d’un vif intérêt. Nous nous accordons pour leur laisser un peu de temps pour réfléchir aux différentes formations et par la suite leur soumettre un questionnaire traduisant de leur désir de s’investir au sein du centre d’excellence textile.
Il est 17h, nous remballons rapidement tables et bancs : les femmes doivent partir préparer le dîner de la rupture du jeûne. Fin de la discussion pour aujourd’hui.
Découvrez leur créations!
Notre collection des accessoires textiles confectionnés par les tisserandes et couturières formées dans le Centre d’Excellence textile d’Afrika Tiss à Ouagadougou est disponible sur notre e-shop.